Des prodiges ont-il découvert un théorème qui rend les ordinateurs plus performants ?

Je cite :

« Ivan Zelich et Xuming Liang viennent tout juste de révolutionner la science.

Ivan Zelich a commencé à parler à l’âge de 2 mois. À 14 ans, ce jeune surdoué australien s’est vu proposer une place à l’université, mais il a refusé, préférant suivre une scolarité normale pour ne pas être déconnecté de la réalité des jeunes de son âge. Il n’empêche que pour tuer le temps pendant ces années trop simples pour lui, Ivan Zelich a travaillé sur des théorèmes mathématiques. En collaboration avec Xuming Liang, un autre élève surdoué rencontré sur un forum de sciences, il vient de mettre au point un théorème possiblement révolutionnaire. »

Une révolution dans les sciences ? Cette accroche est très souvent suspecte car fréquemment sensationnaliste et peu objective.

Zelich aurait commencé à parler dès l’âge de 2 mois ? A un an environ oui d’accord, mais à 2 mois c’est physiologiquement et neurologiquement impossible… Pendant qu’on y est, le foetus récitait des poèmes de Virgile quand il était encore dans le ventre de sa mère ? Concrètement, s’il était possible de parler à 2 mois, avec environ 10 mois d’avance, cette précocité correspondrait à un QI de 600, ce qui est rigoureusement impossible parce que le QI humain ne dépasse jamais 195 environ. Il n’y a donc aucune crédibilité…

 

Je cite :

« Mieux comprendre la structure de l’univers

En toute simplicité, Zelich et Liang viennent d’ouvrir de nouveaux horizons pour tous les scientifiques de la planète. Parmi les nombreuses conséquences que pourrait avoir le travail de ces spécialistes en théorie des cordes, en algèbre et en géométrie, l’une des plus importantes concerne les voyages intergalactiques:

«La théorie des cordes prédit l’existence de raccourcis, ou trous de vers, entre deux régions distinctes de l’espace-temps. Le théorème pourra permettre de mieux comprendre la structure de l’univers.» »

En examinant minutieusement cette affaire, j’ai constaté que le travail de Zelich et Liang n’a absolument aucun rapport avec la théorie des cordes ni avec la théorie de la relativité.

Concrètement Zelich et Liang ont seulement présenté un théorème de géométrie euclidienne et de géométrie projective dont le niveau est inférieur à celui d’un doctorat. Il s’agit d’un théorème qui n’apporte rien de neuf à la science en terme de découverte. Rien de révolutionnaire. Un vacarme médiatique pour un sujet qui reste marginal, un sujet très mal expliqué par les journalistes qui improvisent à leur propre sauce, par une forte exagération journalistique, sans se rendre compte des conneries qu’ils racontent, et c’est d’autant plus incomprhéensible que l’auteur de l’article critiqué serait un prof de maths…

La moindre des choses dans le journalisme, en critère déontologique, est d’informer le public, notamment en désignant le journal dans lequel Zelich et Liang on publié mais ce journal n’est jamais cité par personne (Google Scholar : « International journal of geometry »). Voir ici :  http://ijgeometry.com/wp-content/uploads/2015/10/1.pdf

A noter que l’espace-temps de la théorie de la relativité, basé sur une géométrie à 4 dimensions, non euclidienne, est quelque chose de différent (et plus compliqué) de la géométrie euclidienne. Même remarque concernant la théorie des cordes, liée à la physique quantique qui, elle aussi, est compliquée.

Et aussi, il n’y a aucun élément permettant de faire un lien entre le théorème de géométrie de Zelich/Liang et la performance des ordinateurs. C’est du foutage de gueule !

Le journalisme doit servir à informer, pas à embrumer l’esprit !

John Philip C. Manson

 

 

 

 

Le théorème de Pythagore : comment le démontrer

Le théorème de Pythagore est probablement la formule de géométrie la plus universellement connue : la somme des carrés des deux côtés d’un triangle-rectangle est égale au carré de l’hypothénuse.

Mais supposons que nous ne sachions pas du tout cette formule. Comment la démontrer pour n’importe quel triangle-rectangle ?

N’importe quel élève est capable de retrouver la formule par raisonnement s’il l’a oubliée.

Je me suis inspiré d’une astuce qui consiste à inscrire un petit carré dans un carré plus grand. Voir le schéma ci-dessous :

Soit a et b deux nombres réels et différents entre eux (ils peuvent être égaux aussi, mais l’astuce doit rechercher une généralisation). La somme a+b est la longueur du côté du grand carré. Les longueurs a et b sont les deux côtés d’un triangle-rectangle (en jaune fluo), et l’hypothénuse c est la longueur du côté du petit carré (en orange).

  • L’aire du grand carré vaut (a + b)²
  • L’aire du petit carré vaut c²
  • L’aire des 4 triangles-rectangles est égale à la différence des aires des deux carrés.
  • C’est-à-dire que si on désigne les aires ainsi : G = grand carré, P = petit carré, T = un triangle-rectangle, alors G – P = 4T, donc (a+b)² – c² = 4(ab/2).
  • Par conséquent : (a+b)² – c² = 2ab, donc a² + 2ab + b² – c² = 2ab, en réduisant on obtient donc :  a² + b² – c² = 0, soit a² + b² = c².     CQFD

© 2012 John Philip C. Manson

Comment calculer la distance entre deux étoiles ?

Il est facile de calculer la distance entre deux étoiles A et B par rapport à la Terre (notée T) si on connaît la distance entre A et T et la distance entre B et T, ainsi que la position ascension droite et déclinaison pour A et pour B.

On utilise pour cela le théorème d’Al Kashi, c’est une généralisation du célèbre théorème de Pythagore, pour les triangles quelconques.

Avec les coordonnées célestes des points A et B, on peut calculer l’angle ATB, je note cet angle ATB = Ŷ

Voici la formule :  (AB)² = (AT)² + (BT)² – 2 (AT).(BT). cos Ŷ
Génial, hein ?

Par exemple, la distance qui sépare Sirius A et Canopus est d’environ 305,7 AL.

Il existe un moyen de calcul bien plus rapide, dans le site http://www.wolframalpha.com (en anglais) on écrit par exemple : distance between Sirius and Canopus, et le calcul est automatique.

 

 

© 2011 John Philip C. Manson