- INFO : Mon premier blog jpmanson.unblog.fr est inaccessible depuis novembre et décembre 2012 à la suite d’une vague de spam qui a incité l’administrateur de suspendre les blogs de la plateforme d’hébergement. Certains de mes articles de unblog.fr n’étaient pas dupliqués sur wordpress et sont maintenant inaccessibles et je n’ai pas de sauvegarde. Il m’est même impossible de contacter l’admin pour la réouverture de mon blog chez unblog. Vraiment, c’est le gros bazar… Cependant, j’ai pu trouver une astuce : Google conserve un cache des articles et je peux ainsi les recopier pour les publier ensuite sur wordpress. Merci Google !
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Philippines, typhons et cyclones : le réchauffement climatique ?
Analyse critique du synopsis d‘une émission TV :
Résumé du texte :
- Les Philippines sont présentées comme le théâtre d’un dérèglement climatique à travers une augmentation et une aggravation des typhons.
- Glissement de terrains, inondations, destruction des rizières… Le ton alarmiste est donné.
Maintenant, examinons les faits :
- Les Philippines sont un archipel de l’Asie dont le climat est tropical, chaud et humide.
- La catastrophe évoquée dans le synopsis correspond à la saison Tag-ulan : c’est la saison des pluies de juin à novembre.
- Les Philippines sont traversées par une vingtaine de cyclones chaque année, faisant beaucoup de dégâts. Ça a toujours existé.
- En 1976, le typhon Olga a fait des milliers de victimes et a causé des dommages aux récoltes, en provoquant des inondations et des glissements de terrain.
- L’est du pays est presque constamment arrosé, tandis que l’ouest connaît une saison sèche et des pluies de moussons en été.
- L’archipel n’est pas épargné par les typhons et les tempêtes tropicales qui s’invitent entrent juin et octobre : fin novembre 2004, l’un de ces épisodes pluvieux a touché le nord du pays et fait quelque 500 morts et disparus ; le 1er décembre 2006, des coulées de boue consécutives aux pluies du typhon Durian ont enseveli un millier de personnes au pied du mont Mayon.
- Contrairement ce qu’a affirmé le synopsis : la fréquence et l’aggravation des cyclones et typhons sont une prédiction du climat, pas une observation d’un changement. De plus c’est une conjecture controversée.
- Aucun consensus n’existe au sein de la communauté scientifique sur l’influence du réchauffement climatique dans l’activité des cyclones. Certains experts considèrent en effet que l’on manque de recul pour savoir si l’actuelle augmentation de la fréquence des cyclones de catégorie 4 ou 5 représente une tendance forte ou résulte d’une simple fluctuation naturelle, comme il y en a eu par le passé, sans aucun lien avec le réchauffement.
- Christopher Landsea, de la NOAA et un des anciens co-auteurs du rapport du GIEC, estime lui aussi que les mesures passées sous-estiment la force des cyclones passés et sur-valorisent la force des cyclones actuels. (**) voir ci-dessous
- Les simulations informatiques ne permettent également pas dans l’état actuel des connaissances de prévoir d’évolution significative du nombre de cyclones lié à un réchauffement climatique à cause des autres effets mentionnés qui brouillent la signature. (***) voir ci-dessous
Conclusion : aucun lien entre aggravation et violence des cyclones avec le réchauffement climatique n’a été démontré. L’hypothèse est scientifiquement possible, on peut poser une telle hypothèse. Mais affirmer sur un ton alarmiste sans l’appui de preuves que c’est une vérité, ce n’est pas du tout correct. On peut dire que le changement climatique pourrait affecter la fréquence des cyclones, mais on ne peut pas dire que ça entraine vraiment l’augmentation des cyclones quand on n’a pas de preuves.
(**)
(en)Christopher Landsea, « Chris Landsea Leaves [archive] », Lettre ouverte, Université du Colorado. Consulté le 2009-04-13
(en)Hurricane Science [archive], NewsHour with Jim Lehrer, PBS, 18 octobre 2005
(***)
(fr)Fabrice Chauvin et Jean-François Royer, « L’intensité des cyclones augmente-t-elle ? », dans Pour la Science « Dossier: Climat, comment éviter la surchauffe ? », Janvier-mars 2007, p. 35-38 [résumé [archive]]
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Mais ce n’est pas tout, j’en rajoute une couche :
Voici un article hautement discutable : http://www.lepoint.fr/insolite/la-truffe-poussee-vers-le-nord-par-le-rechauffement-climatique-22-07-2011-1355359_48.php
Qu’est-ce qui ne va pas dans cet article qui annonce la migration de la truffe vers les régions du nord à cause du réchauffement ?
- Le titre, au ton affirmatif péremptoire, est en contraste avec l’usage du conditionnel : la truffe pourrait aller vers le nord échaudé…
- Si la science exige de la rigueur, les partisans des modèles de simulations ne craignent pas le ridicule en affirmant des allégations invérifiables, et en ne connaissant rien en botanique et en biologie végétale, voir ci-dessous.
- La truffe n’a pas attendu le minuscule réchauffement de 0,74°C en un siècle (soit environ 0,007°C de plus par an…) pour migrer dans les régions froides réchauffées : la truffe est une espèce acclimatée dans les régions continentales qui peuvent être froides.
- La truffe pousse sur les sols argilo-calcaire de type jurassique (Sorges) ou crétacé (Tour-Blanche). la truffe aime les sols maigres et pierreux, peu profonds et bien drainés, bénéficiant par ailleurs d’une bonne exposition au soleil. On notera au passage que ce sont les mêmes sols que ceux où prospèrent la vigne. Ainsi, même s’il fait plus doux, mais s’il n’y a pas ces conditions concernant les sols, la truffe ne se développera pas forcément…De plus, comment la truffe se développerait si les chênes eux-mêmes (espèce associée à la truffe) ne migrent pas, eux ?
- Que peut bien représenter un réchauffement moyen de 0,74°C en un siècle sachant que l’amplitude thermique entre les saisons correspond à un écart de température beaucoup plus grand ?
Je commencerai à prendre tout cela au sérieux le jour où les journalistes scientifiques proposeront des articles scientifiques qui exposent un équilibre entre une hypothèse scientifique réfutable et des faits réunissant des contre-exemples afin d’évaluer une théorie climatologique (si il y en a une). La science ne consiste pas à pondre des articles afin de déstabiliser l’audimat, mais à fournir des preuves qui essaient du mieux d’invalider une théorie scientifique existante. Les informations les plus intéressantes à rechercher sont souvent noyées dans la masse de la propagande écolo-politique, ouvrez les yeux… Avec les prédictions astrologiques… euh… climatiques, on cherche à détourner notre attention sur l’essentiel : les faits.
© 2011 John Philip C. Manson
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