Pets de vache : des effets réductibles via un inhibiteur de méthane ?

Pets de vache : des effets réductibles via un inhibiteur de méthane ?

Dans l’article en question, il y est question de pets, puis de rôts. C’est peut-être les deux. Mais normalement, comme le méthane provient de la digestion, il est évacué par les flatulences bovines plutôt que par la gueule. Un rôt, c’est le gaz contenu dans l’estomac, un rôt se compose d’air, mais pas de gaz issus de la fermentation, puisque cela provient des intestins.

En résumé, je cite : « Et après avoir testé, trois mois durant et avec succès, cette méthode sur 48 vaches laitières de race Holstein, ces scientifiques de l’université de Pennsylvanie estiment que l’intégration du 3NOP (ou 3-nitrooxypropanol) à l’alimentation des bovins permet une réduction de méthane pouvant aller jusqu’à un tiers des émissions de gaz produites. »

Sur 48 vaches, c’est un échantillon faible, mieux aurait valu faire une étude statistique sur au moins 100 vaches.

Et concernant le produit chimique, il réduirait de 33% au maximum les émissions méthanogènes. C’est peut-être vrai, mais c’est loin d’être miraculeux.

Quand j’ai lu l’article, la première chose à laquelle j’ai pensé n’est pas :

  • Quelle est l’efficacité de ce « médicament » antiméthanogène ?

Mais je me suis demandé plutôt :

  • Quels sont les effets du 3NOP (le 3-nitro oxypropanol, connu aussi sous le nom de nitrate d’hydroxypropyle) sur la santé des vaches ?

A ce propos, il y a des choses à raconter. Le 3NOP est un produit qui fait partie des nitrates d’alkyle, c’est-à-dire les hydrocarbures nitratés.

Dans le livre intitulé « Encyclopédie de sécurité et de santé au travail, Volume 4 », on peut lire distinctement ceci :

Les nitrates et les nitrites d’alkyle peuvent provoquer la formation de méthémoglobine dans le sang. Sous l’effet de la chaleur, ces produits peuvent se décomposer en libérant des oxydes d’azotes toxiques. Les nitrates d’alkyle sont fortement toxiques, et à dose élevée ils provoquent des étourdissements, des crampes abdominales, vomissements, diarrhées sanglantes, faiblesse, convulsions et collapsus. L’exposition répétées à de faibles doses peut provoquer faiblesse, dépression générale, céphalées et troubles mentaux.

C’est très clair, les nitrates d’alkyle, dont le 3NOP, sont nocifs.

Au fait, quelle est la posologie du 3NOP administré aux bovins ?

Satisfaire une idéologie anti-gaz  à effet de serre au mépris de la santé du cheptel bovin ? Scandaleux… Il existe probablement d’autres solutions plus respectueuses de la vie animale !

 

John Philip C. Manson