Les femmes philosophes

Je découvre fortuitement un article intéressant :

Une lycéenne de 17 ans a lancé une pétition pour protester contre la sous-représentation des femmes philosophes dans l’enseignement de la philosophie, en Terminale. Je trouve qu’elle a raison. La discrimination des femmes est flagrante dans le domaine de la philosophie. C’est le cas aussi pour les mathématiques.

Je réunis ici des éléments quantitatifs :

  • Actuellement les femmes ne représentent que 0,7% des auteurs célèbres étudiés en philosophie en terminale. C’est seulement grâce à Hannah Arendt que ce chiffre existe.
  • En effet, Hannah Arendt est la seule femme philosophe qui soit évoquée en philosophie. Et pourtant, il y a 117 femmes philosophes recensées sur wikipedia. Et Wikipedia recense 505 philosophes hommes et femmes. Ainsi, il y a 117 femmes philosophes pour un total de 505 philosophes (de l’Antiquité jusqu’au XXIe siècle), soit un taux de 23,17%. Alors qu’il existe généralement à peu près entre 49% et 51% de femmes dans la population.

C’est flagrant : les femmes philosophes sont injustement écartées du programme des cours de philosophie.

Cet oubli est-il dû au hasard ou est-il délibéré ? Grâce à la théorie des probabilités, on peut trancher.

  • p = 0,2317  (la proportion de femmes philosophes)
  • n = 143  et k = 1   (en supposant que sur 143 philosophes étudiés en Terminale, il n’y ait qu’une femme philosophe : Hannah Arendt)
  • X = probabilité pour qu’il y ait (au hasard) 0,7% de femmes philosophes dans un groupe de 143 philosophes au lieu d’une norme de 23,17% de femmes philosophes.

X = (n!/(k!(n – k)!)) * p^k * (1 – p)^(n – k)

X = 0,00000000000000184

Ainsi, comme on le constate, il y a une chance sur 544 mille milliards pour qu’il y ait une proportion de 0,7% (au lieu de 23,17%) de femmes philosophes parmi tous les philosophes étudiés en Terminale. C’est ce que l’on aurait obtenu si cela était dû au hasard. Mais l’événement est quand même arrivé. Donc ce n’est pas causé par hasard. Car sinon l’événement ne se serait pas produit si c’était dû au hasard, car il est très improbable. La prédominance des philosophes masculins n’est pas un hasard, ça a été voulu… Pourquoi 0,7% au lieu des 23% attendus ?

En maths, c’est pareil : il existe des femmes qui ont eu un rôle important pour les maths, et elles sont cependant tombées dans l’oubli.

Pourquoi ces injustices ?

Dans l’enseignement secondaire en 2013, il y a 58% de femmes dans l’enseignement public et 66% de femmes dans l’enseignement privé (source : INSEE), ce qui sous-entend qu’il y a plus d’une chance sur deux que le prof de philo soit une femme. Et pourtant, les cours de philo laisse un net désavantage aux femmes philosophes au profit des philosophes hommes… C’est là que je ne comprends pas.

 

© 2014 John Philip C. Manson